Analyse de course : Le Challenge du Dauphiné

analyse puissance cyclosportive

Découvrez comment, grâce au capteur de puissance, il est possible de décortiquer le déroulement d’une course. Exemple aujourd’hui avec un coureur ayant participé au Challenge du Dauphiné, très belle cyclosportive qui emprunte les routes du Vercors.

Présentation du Challenge du Dauphiné

Le Challenge du Dauphiné s’est déroulé le 31 mai dernier dans de bonnes conditions (temps gris, température autour de 15°C). Le parcours de cette édition 2008 est légèrement modifié par rapport à celui de l’an dernier puisque le départ est donné d’Autrans.
Nous allons analyser la course d’un coureur ayant participé au parcours de 120 km.

 

Profil du parcours

parcours challenge du dauphiné

 

Données physiologiques du coureur

  • Taille : 1,74 M.
  • Poids : 62 kg.
  • PMA : 360 watts.
  • Puissance au seuil anaérobie : 300 watts.
  • FC Max : 190 p/mn.
  • FC au seuil anaérobie : 180 p/mn.
 

Courbe de puissance

courbe puissance cyclosportive
 

Analyse de la courbe de puissance (jaune)

H 0:04 – 0:11 Le départ est assez rapide puisque la montée du Col de la Croix Perrin est effectuée en 7’30 » à 314 watts de moyenne, ce qui effectue déjà un bel écrémage.

H 0:11 – 0:33 Ensuite, la traversée de la plaine entre Lans en Vercors et Villard de Lans se fait plus calmement puisque la puissance développée est de 174 watts durant ces 15 km, ce qui permet à plusieurs coureurs de revenir de l’arrière.

H 0:33 – 0:57 La montée du Col de Bois Barbu va s’avérer être un point clé de la course.
En effet, les premiers et les derniers kilomètres de ce col vont être escaladés à très vive allure, ce qui va provoquer une grosse sélection au sein du peloton. Plusieurs fois à la limite de la rupture, notre coureur va ici se faire très mal pour rester au contact des meilleurs. Il va développer respectivement 359 watts et 352 watts lors des 5 premières et des 5 dernières minutes d’ascension, ce qui représente une belle performance pour un cycliste ayant une PMA de 360 watts. Cette performance peut se justifier par un entraînement préalable de qualité et une grande force mentale.

H 0:57 – 1:40 Après une descente rapide et un regroupement général d’une vingtaine de coureurs, la longue traversée du plateau du Vercors (25 km environ) est effectuée à une allure modérée (172 watts de moyenne), période de temporisation qui permet aux coureurs de récupérer et de se ravitailler avant l’ascension du Col de St Alexis.

H 1:40 – 1:55 Ce col roulant est grimpé à une bonne allure puisque le capteur de puissance indique 293 watts sur 15 minutes d’effort, une puissance légèrement inférieure au seuil anaérobie de notre coureur, ce qui lui permet de suivre sans problème le rythme imposé, malgré la fatigue qui commence à s’installer.

H 1:55 – 2:33 Les 25 kilomètres suivants sont très roulants et l’allure est faible (131 watts de moyenne), personne ne voulant prendre la course à son compte, préférant se réserver à l’approche des dernières difficultés.

H 2:33 – 2:55 Et c’est effectivement au pied de la bosse de St Julien en Vercors que la course se décante. Plusieurs attaques fusent et font exploser le groupe. Le Powertap indique ici 325 watts pendant 5 minutes, avec deux efforts de 40 secondes à 405 et 445 watts et un pic de puissance de 783 watts. Jusqu’ici encore dans le coup, notre coureur va devoir se résoudre à laisser filer les costauds sur une énième accélération dès le bas de la montée, préférant ne pas se mettre dans le rouge et gérer au mieux son effort. Il va développer une puissance de 308 watts pendant 15 minutes, avant de rattraper un coureur dans la descente conduisant vers les Gorges de la Bourne.

H 2:55 – 3:27 La remontée des Gorges puis le retour jusqu’à Autrans, ou est jugé l’arrivée, est effectué à 250 watts de moyenne, les 2 coureurs assurant finalement leur place de 5ème et 6ème.

A noter que les 54 dernières minutes de course ont été réalisées à 258 watts de moyenne, ce qui reste tout à fait correct si l’on prend en compte la fatigue accumulée lors des 90 premiers kilomètres de course.

 

Statistiques

  • Distance : 120 km
  • Dénivelé : 2100 m
  • Temps : 3h27
  • Vitesse moyenne : 34,8 km/h – Vitesse maxi : 74,4 km/h
  • Puissance moyenne : 214 watts – Puissance maxi : 783 watts
  • Fréquence cardiaque moyenne : 164 p/mn – Fréquence cardiaque maxi : 189 p/mn
  • Cadence de pédalage moyenne : 79 tr/mn – Cadence de pédalage maxi : 122 tr/mn
 

Distribution de la puissance

distribution puissance cyclosportive

 
  • Temps passé entre 0 et 20 watts : 29’ soit 14,3 % du temps total
  • Temps passé en endurance de base (20 à 220 watts) : 62’ soit 30,2 %
  • Temps passé en endurance critique (220 à 280 watts) : 48’ soit 22,8 %
  • Temps passé au seuil anaérobie (280 à 300 watts) : 18’ soit 8,5 %
  • Temps passé en zone de transition (300 à 360 watts) : 33’ soit 15,7 %
  • Temps passé en anaérobie (> 360 watts) : 17’ soit 8,4 %
 

Conclusion

On peut constater que le rythme de course à été plutôt régulier dans l’ensemble. Les aspects technique et tactique n’ont pas été déterminants sur cette épreuve, les plus forts se sont retrouvés devant naturellement et la sélection s’est opérée dans les montées, à la pédale. De ce fait, on s’aperçoit que le temps passé au-dessus du seuil anaérobie correspond au temps passé à escalader les cols.

 

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About Thibault

Entraineur professionnel spécialisé en cyclisme, je propose mes services aux cyclistes qui souhaitent progresser grâce à une planification et à un suivi personnalisés de leur entraînement. Plus d'informations sur mon site : www.entrainement-cyclisme.com.

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