Carnet de route de Camille Chancrin – Août 2015

équipe BAC Cyclisme

Suite à l’euphorie vécue en Martinique au mois de juillet, il est difficile de se motiver pour la suite de la saison. Découvrez comment Camille a abordé cette période estivale.

« la motivation est en baisse »

Août, le mois des vacances, des beignets sur la plage, des barbecues, des soirées arrosées…

Difficile à gérer pour un sportif lorsque l’on arrive à ce stade de la saison. Une certaine lassitude s’est installée, l’entrainement est devenu répétitif, la motivation est en baisse et on voit tous ses amis, sa famille, partir en congés pour décompresser de cette longue année de travail.

Etant jeune j’avais du mal à enchaîner une saison entière sur le vélo, je préférais couper une semaine, voire une semaine et demie sur mon lieu de vacances sans vélo. Au retour, la motivation était présente mais la condition beaucoup moins. Il faut savoir que nous perdons beaucoup d’endurance de force à partir du 4éme jour de coupure et que pour la récupérer il faut un certain temps. Il est préférable de trouver une autre source de re-motivation.

Pour ce qui est de mes résultats, ils sont loin d’être à la hauteur de mes espérances… Deux crevaisons dans les 15 derniers kilomètres des dernières courses auxquelles je viens de participer (Chamoux-sur-Gelon en 1,2,3 et Le Grand Prix de la Mine en Coupe de France DN2) m’ont empêché, en partie, d’accéder à une place significative qui aurait pu me donner ce regain d’inspiration.

« des vacances à la montagne […] à 1800 m »

J’ai choisi des vacances à la montagne en station, à 1800 m. Cela peut presque être assimilé à un stage en altitude. J’avais déjà expérimenté ce type d’entrainement du type « living hight training low » (vivre haut s’entraîner bas) pour la préparation du Tour de Martinique 2013 et 2014. L’objectif est de dormir en altitude où l’air est moins riche en oxygène. Cette pauvreté agit sur l’organisme et stimule la production d’EPO (naturellement on s’entend !). Ce protocole permet de gagner des points de VO2max (consommation d’oxygène maximale). Cependant il ne convient pas à tous les coureurs. Certain n’observent pas de bénéfices après un stage en altitude.

Il faut également veiller à ne pas le faire n’importe comment. Dormir en altitude et s’entraîner en bas (redescendre dans la vallée). Pourquoi ? Notre VO2 (consommation d’oxygène) diminue avec l’altitude. Pour la même quantité d’air inspirée la proportion en oxygène sera plus faible. Si notre VO2 diminue, nous ne sommes plus capables d’atteindre les mêmes niveaux de puissance. Or notre système aérobie a souvent besoin d’être repoussé dans ses limites pour être développé. En altitude on ne peut pas atteindre sa PMA par exemple. Cela ne veut pas dire qu’un coureur qui a une Puissance Maximale Aérobie de 400 watts ne pourra pas travailler à 400 watts en altitude, mais l’atteinte de cette puissance fera intervenir la filière lactique en plus forte proportion. C’est pourquoi il est important s’entraîner au niveau de la mer pour développer les filières aérobie.

« J’ai réalisé un test sur 20 minutes »

J’ai décompressé au niveau de l’entraînement en retravaillant un cycle de foncier (15-20h de selle dans la semaine) avec des cols en vrai « cyclo », sans me soucier trop du capteur de puissance. J’ai réalisé un test sur 20 minutes (CP20) pour évaluer ma puissance seuil.  Cela me servira par la suite à calibrer mes entraînements pour l’effort contre la montre. Je devrais préparer cette spécialité au vu de la dernière manche de coupe de France DN2 qui prévoit un contre-la-montre par équipe. J’ai fait mon CP20 sur un col de 5 kms assez raide. Je sais que l’effort en bosse et sur le plat n’est pas le même. Le coup de pédale est différent et les puissances atteintes sur 20 minutes varient. Mon résultat de 381 watts, soit 5.5 watts/kg, est loin de faire rêver les grimpeurs. Je pense cependant que si je me sers de cette base de 380 watts en fractionnant mon effort sur le plat, je peux améliorer sensiblement mes performances en contre la montre.

« être performant sur mes prochaines échéances de septembre »

Heureusement j’ai accroché la deuxième place (la 6ème de la saison !) au Grand Prix d’Annecy (1,2,3). Ce podium devrait m’aider à me surpasser à l’entraînement afin d’être performant sur mes prochaines échéances de septembre : le 12 au championnat Rhône Alpes de Contre la Montre, le 13 au Tour du pays de Gex (Elite), et les 19-20 à Machecoul pour la finale de la Coupe de France DN2 où le BAC 01 est toujours leader !

Camille CHANCRIN
Coureur cycliste élite au BAC
Entraîneur en cyclisme : www.puissancentrainement.com

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Entraineur professionnel spécialisé en cyclisme, je propose mes services aux cyclistes qui souhaitent progresser grâce à une planification et à un suivi personnalisés de leur entraînement. Plus d'informations sur mon site : www.entrainement-cyclisme.com.

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